Méhariste

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http://fr.wiktionary.org/wiki/blatérer
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Blatérer : Crier en parlant du chameau ou du bélier... et aussi du dromadaire...
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http://fr.wiktionary.org/wiki/déblatérer
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Déblatérer : Parler fort, longtemps et avec violence ou véhémence
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Ah, c'est le ménage de printemps ?

Un lieutenant fraîchement arrivé à la 10 Compagnie Saharienne du Djebel Amour à Beni Abbés (trés distant -autoritaire et avec beaucoup de rigueur militaire ) décide de faire une patrouille d'une journée . Notre Adjudant Chef ayant sillonné le désert pendant de nombreuses années comme Chef de Peloton Méhariste, dépli la carte et propose au lieutenant un itinéraire . Le lieutenant trace une autre route ..... Notre Adjudant Chef monte dans le véhicule de commandement, placé en tête des véhicules, pour assister le nouveau saharien. C'est alors que sans un mot , le lieutenant devant tout le monde lui désigne un des 6X6 derrière son véhicule. Pour nous, il s'agissait d'une offense faite à un homme d'une grande valeur et expérience. Nous avons décrit des cercles de plus en plus grands toute la journée. Nous nous portions à la hauteur de notre Adjudant Chef echangeant des sourires qui en disaient longs. Alors que la journée touchait bientôt à sa fin , le lieutenant vaincu par son ignorance demandait à notre Chef Méhariste de le rejoindre. C'est ainsi que nous avons pu rentrer à Beni Abbés sans problème. Les cartes étudiées à St Cyr Coëtquidan sont différentes de celles du désert. Par la suite , l'attitude du lieuteant ne changeant pas , nous avons réagi en conséquence. Par exemple, lors de plusieurs jours de patrouille , ce gradé est venu nous demandé à boire car il avait bu tout le contenu de sa gourde. Tout le monde a répondu qu'il ne restait qu'un fond. Il faut aussi savoir boire dans le désert (s'humecter les lévres et boire une petite gorgée - 2 à la rigueur).
Deux mois aprés le lieutenant regagnait la France.

http://touggourt.lescigales.org/topic/index.html

Ce site répertorie une grande quantité de photos anciennes sur Ouargla, Touggourt, Ghardaia....etc, qui devraient intéresser ceux qui sont passés par ces lieux: en particulier pour Jean Pierre, à Ouargla il me semble avoir reconnu la photo de son sympathique Adjt chef barbu (il faut de la patience car elle ne figure pas en premier).

http://touggourt.lescigales.org/ouarglaatraversl/page74.html

Jean Pierre voilà la page exacte où figure je pense ton ancien chef.

La valeur par l'exemple c'est ce que notre adjudant chef nous a démontré durant  les quelques mois où nous l'avons cotoyé

avant que la 10 éme compagnie saharienne du djebel Amour ne soit dissoute (Mai 1963) . Il n'hésitait pas à se rendre chez le

capitaine s'il estimait qu'une sanction n'était pas justifiée ou corvées qui avaient été faites (corvées réparties régulièrement

entre les 3 sections à tour de rôle). C'est pour cela qu'au début , par exemple pour la corvée de patates (une bonne centaine

de kgs) ou le concassage à la masse d'un bloc de rocher à réduire en gravillons , il  nous demandait de faire un pas en avant.

Je vous affirme que 30 gars faisaient ce pas en avant. Aprés plusieurs essais , il avait désigné notre radio, 1ere classe et ancien

méhariste pour déterminer les volontaires. Il avait une trés grande considération pour ses anciens qui avaient fait partie du

peloton méhariste durant la guerre d'Algérie. Il fallait être gonflé pour partir durant 3 mois avec des touaregs pendant les

événements . En général , 3 à 5 Français et 70 touaregs sillonnaient le désert pendant 3 mois dans les environs de Beni Abbés.

Sur notre insistance notre adjudant chef nous avait dit qu'il y avait eu quelques rares désertions avec arme et bagages

(certainement à l'occasion de tour de garde)..............................................................J P

Un Jurassien un Doubs et un dur ..........................................................................................................

J.P. a écrit:Sur notre insistance notre adjudant chef nous avait dit qu'il y avait eu quelques rares désertions avec arme et bagages
(certainement à l'occasion de tour de garde)

C'était bien pire que cela mais personne n'en a parlé.
Le 15 octobre 1957 à Timimoun, (wilaya d'Adrar, capitale de la région du Gourara) tous les cadres Français furent tué par la garnison méhariste, retournée par le FLN.
Comme en toutes choses, il y a plusieurs manières de raconter l'histoire. ICI, un bon documentaire tourné pour la TV algérienne.
Attention : ça dure près d'une heure et c'est souvent sous-titré !

Je ne voulais pas trop en parler mais notre adjudant chef nous a fait part de gradés Français,vraisemblablement type aboyeur,  

qui ont été tué , généralement pendant leur sommeil. Sans compter les méharistes qui rejoignaient les rangs

du FLN avec ces faits d'armes. Donc, il valait mieux être un chef juste et respecté pour ces qualités humaines. Je pense que

c'est certainement pour cela que cet homme d'exception a été épargné .

A partir de google , on trouve le récit des 8 officiers et sous-officiers massacrés par les méharistes .
Mon adjudant chef avait fait 5 ans dans les pelotons méharistes .
Les récits rapportés sont des cas isolés mais ont malheureusement existé.....
 
La beauté d'une peloton méhariste comme l'escadron blanc d'Adrar avec leur cartouchières rouges  croisées , reste un souvenir impérissable.........   J P

Phil a écrit:je peux témoigner que les officiers, les sous officiers et les hommes de troupe ne portaient que très rarement leurs galons.

Lorsque l'on était une vingtaine dans une section isolée, les galons n'étaient pas nécessaires. Chacun connaissait les fonctions de chacun.
En 62/63, nous portions à la boutonnière gauche ce qu'ils appelaient les "galons de combat" Il me semble que cela existe encore.
J'ai eu droit à trois jours d'arrêt pour ne pas l'avoir porté lors d'un de mes passages à la base d'In Amguel.
Un autre fois, le lieutenant qui commandait le peloton de la colo m'a interdit l'entrée de la popote car je l'avais encore oublié ce jour là.
Il a déplacé un véhicule et son chauffeur (ce pauvre garçon déjeunait) pour me conduire au bordj et me ramener avec ce morceau de tissus pendu à mon bouton de chemise puis, il m'a collé une tournée générale d'amende pour manquement à la discipline.  

Au sein de la section il est vrai que ces insignes n'étaient pas indispensables, mais dès que l'on se présentait en milieu "civilisé" leur oubli pouvait coûter cher si l'on faisait une mauvaise rencontre...

le port des galons sur les épaulettes, ou du képi "décoré" ne sont pas recommandés en cas de conflit : des "malhonnêtes" pouraient effectuer d'efficaces tirs "sélectifs", d'où le port de galons de combat à la boutonnière   

Ah le mythe du noble touareg (un peu esclavagiste sur les bords quand même...)  

Même Laperrine avait un avis mitigé sur eux, il les considérait pas meilleurs ni moins bons que nous, normaux quoi, adaptés à leur environnement :



Extrait du livre : "La soumission des Touareg de l'Ahaggar 1830-1922" de Jean-Pierre Duhard


Certains les ont même rapprochés (uniquement les touaregs nobles...) des français, des celtes et des belges :

Ainsi en 1909, le Dr. Atgier, qui fonde son travail sur l’étude anthropologique d’un groupe de Touaregs venus à Paris pour une exposition, doit avouer son embarras[12]. Un seul individu semble, selon lui, relever de sa catégorie des « Touaregs (berbère), type basque ». Il est donc contraint de créer d’autres catégories (« Touareg-nigritien » et « Négro-Touareg ») afin d'expliciter la réalité observée. Mais, au final, la hiérarchisation de la société touarègue lui permet de sauver l’essentiel : « Il résulte de cette étude que les Touaregs présentés en ce moment à Paris, sont tous plus ou moins métissés par l’élément nègre. […] Il est facile de comprendre en effet que des Touaregs de race noble n’auraient pas consenti à une telle exhibition et à de telles comédies journalières. […] Il est donc tout naturel que les Touaregs présentés à Paris soient de cette troisième caste, dans laquelle le nègre se confond avec le nigritisé ou le serf-touareg » (1909 : 241-242). Quelques années plus tard, Verneau, commentant les différentes mensurations ramenées par la mission de Gironcourt, a recours à la même stratégie. La structure hiérarchique de la société touarègue est à nouveau convoquée et les nobles Touaregs décrétés « purs » car ils « évitent les mésalliances » et « ce sont eux qui peuvent nous révéler les caractères typiques du groupe » (1916 : 55). Les dites caractéristiques aboutiront à un résultat sans surprise : les Touaregs nobles se voient rapprochés des Français, des Celtes et des Belges (ibid. : 79).

Extrait de : "La construction du mythe Touareg : quelques remarques et hypothèses" de Paul Pandolfi


Quant à leur structure "hiérarchique", d'après Wiki, il est possible de distinguer certaines de ces catégories sociales :
• Imajaghan : tribus nobles, essentiellement guerriers féroces et redoutés ;
• Ineslemen : tribus maraboutiques (au singulier ineslem signifie « musulman »), nobles aussi ;
• Imrad : tribus vassales ;
• Inaden : forgerons (en fait les artisans) noirs ;
• Irawellan : anciens captifs touareg ;
• Iklan : esclave ou si l'on préfère serviteur ;
• Bellas : esclaves libérés de langue Songhaï ;
• Bouzou : esclaves libérés de langue haoussa.

Seigneurs du désert les Touaregs

Qui, nous avons pu le constater lors de nos voyages, sont à leur tour traités comme des sous-hommes par les algériens du nord....

Il me semble que l'esclavage avait déjà été aboli par les autorités françaises, mais dans les faits, des rapports de domination/protection subsistaient peut-être de manière occulte. Il est difficile de modifier des traditions où l'esclavage en question devait ressembler à un servage médiéval.

D'après certains, la France a perturbé encore plus cet équilibre en recrutant des PLO. Les Touareg ne travaillant pas, question de statut noble, ce sont les "Harratins" ou "Harratines", les ex-esclaves qui formaient ces groupes de travailleurs rémunérés par l'armée.
La France privait donc les nobles Touareg de leurs ouvriers agricoles et aurait entraîné ces élites vers la misère.

Ceci reste une hypothèse d'auteur. Lequel ? Je ne sais plus