Béryl 1 er mai 62
+4
Alain
Françoise dite Zawiya
patrice
MEDRANO
8 participants
Page 1 sur 1
Béryl 1 er mai 62
Un texte que nous à confié la Veuve de Capitaine Clavert
Compte rendu du Capitaine CLAVERT
Commandant le Service de Décontamination
Rédigé le 1 mai 1962 lors du tir « BERYL »
Devenu Colonel, il est décédé il y a 10 ans,
Sa veuve et ses enfants attribuent ce décès
à sa contamination lors de sa présence sur le site de IN EKER
se
EXPÉRIMENTATION « BERYL » : 1er MAI 1962
1ère EXPLOSION NUCLÉAIRE SOUTERRAINE FRANÇAISE (ndlr: non 2 ème )
I / ORGANISATION
La chambre d’explosion avait été creusée à l’intérieur d’une colline de granit d’une hauteur d’environ 200 m et située à environ 50 km NORD du village d’IN-ECKER. (ndlr: non d' In Amguel )
Cette chambre sphérique avait été réalisée au moyen de marteaux piqueurs en partant d’une galerie ouverte sur le flanc EST de la colline en s’enfonçant pratiquement au cœur de celle-ci. Tous les débris rejetés à l’extérieur de la galerie constituaient un véritable carreau de mine sur lequel furent installés différents appareils électroniques de retransmission et de mesures, ainsi que des groupes électrogènes à moteur diesel ( ndlr et les compresseurs ) pour fournir l’énergie nécessaire à l’amorçage de la bombe et au fonctionnement des divers appareils de mesure :
relais de télévision pour filmer le déroulement des opérations d’amorçage de la bombe,
enregistrements et mesures des effets mécaniques : onde de choc, pression de crête dans le sol, sismographe,
enregistrement des mesures électromagnétiques,
mesure des rayonnements gamma.
A la fin des travaux de terrassement et en vue de fermer l’entrée de la galerie, des doubles portes blindées furent mises en place et scellées dans le granit. Une multitude de sacs remplis de sable fut préparée afin de renforcer l’étanchéité des portes blindées après la mise en place de la bombe avant le tir. Le PC opérationnel du GOEN (Groupement Opérationnel des Expérimentations Nucléaires) fut installé sur un petit éperon face au « carreau de mine » à 2,5 km EST. Il comprenait trois shelters aménagés, dont l’un équipé de voyants lumineux, pour permettre le contrôle des différentes opérations avant la mise de feu et de la clé de contact pour déclencher l’explosion. Un second shelter regroupait tous les moyens de transmission nécessaires ; quant au troisième, réservé aux expérimentateurs et spectateurs, il était équipé d’un poste de télévision.
Sur le PC opérationnel qui avait un air de fête, régnait la bonne humeur, chacun étant optimiste.
Près du PC opérationnel, et sur un secteur de 180° de 2,5 km de rayon ayant pour centre la chambre d’explosion, étaient installés à intervalles réguliers cinq postes d’observation du nuage équipés de TS et de cinéthéodolites servis par du personnel du contingent du 620ème Groupement des Armes Spéciales appartenant à la Batterie Mobile de Détection / Décontamination (BMDD) que j’avais l’honneur de commander.
La section de décontamination mobile de la BMDD se tenait prête à intervenir d’une position d’attente située à 5 km SUD-EST de la chambre d’explosion, en bordure de la route goudronnée menant à la base vie d’IN-AMGUEL.
II / DÉROULEMENT
Les sondages et les prévisions météorologiques s’annonçant favorables dans la nuit du 1er au 2 MAI 1962 ( ndlr: du 30 avril au 1 er mai ), ordre fut donné d’exécuter les derniers préparatifs avant le levé du jour, l’heure ‘H’ étant en principe fixée à 7h00 TU.
Les dernières équipes d’expérimentateurs rejoignirent le GOEN vers 6h45 puis on entra dans la phase active qui dura près d’une demi-heure.
L’explosion déclanchée par le Général THIRY commandant le GOEN se produisit à 7h20.
DESCRIPTION DE L’EXPLOSION
Sous l’effet de l’onde de choc, les flancs de la montagne se mirent à moutonner suivant différents niveaux caractéristiques. Ces moutonnements étaient dus à la propagation de l’onde de choc qui détachait des poussières des flancs de la colline.
En même temps, sur le PC opérationnel, le sol se mit à trembler, semblant se dérouler sous nos pieds pendant quelques secondes.
Alors que chacun s’affaitait et observait, un nuage de couleur blanche violette apparut soudain à l’entrée de la galerie. Sa belle couleur initiale, due à la présence d’éléments radioactifs à base d’iode, de courte période, s’assombrit rapidement à cause des poussières qu’il entraînait. Le nuage devînt très vite noirâtre car se mêlèrent des fumées provenant de la combustion du gazole des groupes électrogènes provoqué par le flux thermique.
Les portes blindées obturant l’entrée de la galerie avaient cédé. L’apparition de ce nuage inattendu était due à une sous-estimation de la puissance de la bombe qui, au lieu de 20 KT faisait en fait près de 50 KT.
Cet incident matérialisa l’ensemble des effets dynamiques, thermiques et radioactifs et devant un tel exploit, chacun resta stupéfait !
En atmosphère libre, le nuage se développa rapidement, et poussé par le vent, progressa en direction du PC / GOEN.
Tout le monde pensait que le nuage éviterait le PC opérationnel, aussi aucune mesure préventive de protection ne fut-elle prise.
Mais, après dix minutes d’attente, il fallut bien se rendre à l’évidence : le nuage de poussières radioactives maintenant sa direction, s’approchait dangereusement du PC / GOEN.
L’ordre de repli de tous les personnels fut donné au dernier moment et on assista à une véritable panique : tout le monde se ruait sur son véhicule afin de partir au plus vite, de sorte que le centre de transmission fut évacué avant qu’aucun ordre n’ait été transmis aux équipes disséminées sur le terrain. Il faut dire que tous les personnels du PC / opérationnel, excepté ceux de la BMDD du 620ème GAS, ne disposaient pas de moyens de protection contre la radioactivité.
L’accès du PC opérationnel n’était possible que par une seule piste, si bien que le départ des personnels en catastrophe produisit un embouteillage montre, alors que la nuage radioactif qui s’étendait sur un front d’environ 800 m en progressant toujours dans la même direction, recouvrait et obscurcissait le PC et la piste d’accès. On se serait cru dans les ténèbres et il fallut allumer les phares des véhicules. Bien que l’opacité s’intensifiât avec les poussières soulevées par les véhicules en mouvement, par miracle, il ne se produisit pas d’accident.
Pendant ce temps là, la section mobile de décontamination de la BMDD qui observait le développement du nuage, quitta sa position avant d’être atteinte par la frange du nuage radioactif. Les personnels, entraînés et protégés par leurs tenues de protection ne recevant pas d’ordre par radio, avaient alors pris l’initiative de se replier en zone saine afin d’installer un poste de contrôle radiologique en bordure de la piste, afin d’intercepter tous les véhicules en provenance de la zone des retombées. Avec ses radia mètres DON 410, elle mesure l’intensité de la radioactivité sur les visages, les cheveux, les mains et les vêtements des conducteurs et passagers des véhicules.
Ce premier contrôle sommaire, au lieu de rassurer les personnels en cause, ne fit qu’accroître leur inquiétude car ils réalisèrent soudain le danger auquel ils étaient exposés.
Sur les vingt kilomètres de la route goudronnée menant à la base vie une véritable course automobile s’était engagée : chacun n’avait qu’une hâte, rejoindre la base. La chaleur aidant, les véhicules malmenés ne tardèrent pas à tomber en panne pour cause de « vapor-look ». Certains équipages abandonnèrent leurs véhicules : ils partirent en courant sur la route malgré la chaleur, mais se ravisant, ils firent de l’auto-stop. D’autres, qui avaient mis leurs ANP avec précipitation sans les ajuster, éprouvèrent une gêne respiratoire et des maux de tête intolérables si bien qu’ils jetèrent leur masque n’importe où.
Cette véritable débandade fit que les premiers éléments du PC opérationnel n’atteignirent l’entrée de la base vie qu’une heure après que fut donnée l’ordre de repli.
La Base Vie, malgré les faibles moyens dont elle disposait, avait réussi tout de même à installer un poste de contrôle à son entrée. Tous les personnels en provenant du terrain furent soumis à un contrôle radiologique puis dirigé sur les douches de décontamination. Mais, le service de santé de l’Infirmerie Hôpital de la Base Vie ne disposait en tout et pour tout que de trois pommes de douche pour décontaminer environ 250 personnes (!) porteuses de poussières radioactives de l’ordre de 10 à 20 rœntgen.
La section mobile de décontamination de la BMDD put enfin, après son repli, s’installer à 1 km de l’entrée de la Base Vie et fut en état de fonctionner près de deux heures après l’heure ‘H’ du tir car elle dut régler des problèmes de ravitaillement en eau et s’approvisionner en vêtements de rechange.
Toutefois, la contamination de toutes les personnes s’acheva vers 13h00. Tous les personnels, quels que soient leurs fonctions ou leurs grades se soumirent de bon gré à toutes ces opérations et l’on vit Ministre, Généraux et Gradés équipés en 2ème classe pendant un certain temps.
(Ils ne disposaient pour tout vêtement que d’une chemisette et d’un pantalon de toile !)
Compte rendu du Capitaine CLAVERT
Commandant le Service de Décontamination
Rédigé le 1 mai 1962 lors du tir « BERYL »
Devenu Colonel, il est décédé il y a 10 ans,
Sa veuve et ses enfants attribuent ce décès
à sa contamination lors de sa présence sur le site de IN EKER
se
EXPÉRIMENTATION « BERYL » : 1er MAI 1962
1ère EXPLOSION NUCLÉAIRE SOUTERRAINE FRANÇAISE (ndlr: non 2 ème )
I / ORGANISATION
La chambre d’explosion avait été creusée à l’intérieur d’une colline de granit d’une hauteur d’environ 200 m et située à environ 50 km NORD du village d’IN-ECKER. (ndlr: non d' In Amguel )
Cette chambre sphérique avait été réalisée au moyen de marteaux piqueurs en partant d’une galerie ouverte sur le flanc EST de la colline en s’enfonçant pratiquement au cœur de celle-ci. Tous les débris rejetés à l’extérieur de la galerie constituaient un véritable carreau de mine sur lequel furent installés différents appareils électroniques de retransmission et de mesures, ainsi que des groupes électrogènes à moteur diesel ( ndlr et les compresseurs ) pour fournir l’énergie nécessaire à l’amorçage de la bombe et au fonctionnement des divers appareils de mesure :
relais de télévision pour filmer le déroulement des opérations d’amorçage de la bombe,
enregistrements et mesures des effets mécaniques : onde de choc, pression de crête dans le sol, sismographe,
enregistrement des mesures électromagnétiques,
mesure des rayonnements gamma.
A la fin des travaux de terrassement et en vue de fermer l’entrée de la galerie, des doubles portes blindées furent mises en place et scellées dans le granit. Une multitude de sacs remplis de sable fut préparée afin de renforcer l’étanchéité des portes blindées après la mise en place de la bombe avant le tir. Le PC opérationnel du GOEN (Groupement Opérationnel des Expérimentations Nucléaires) fut installé sur un petit éperon face au « carreau de mine » à 2,5 km EST. Il comprenait trois shelters aménagés, dont l’un équipé de voyants lumineux, pour permettre le contrôle des différentes opérations avant la mise de feu et de la clé de contact pour déclencher l’explosion. Un second shelter regroupait tous les moyens de transmission nécessaires ; quant au troisième, réservé aux expérimentateurs et spectateurs, il était équipé d’un poste de télévision.
Sur le PC opérationnel qui avait un air de fête, régnait la bonne humeur, chacun étant optimiste.
Près du PC opérationnel, et sur un secteur de 180° de 2,5 km de rayon ayant pour centre la chambre d’explosion, étaient installés à intervalles réguliers cinq postes d’observation du nuage équipés de TS et de cinéthéodolites servis par du personnel du contingent du 620ème Groupement des Armes Spéciales appartenant à la Batterie Mobile de Détection / Décontamination (BMDD) que j’avais l’honneur de commander.
La section de décontamination mobile de la BMDD se tenait prête à intervenir d’une position d’attente située à 5 km SUD-EST de la chambre d’explosion, en bordure de la route goudronnée menant à la base vie d’IN-AMGUEL.
II / DÉROULEMENT
Les sondages et les prévisions météorologiques s’annonçant favorables dans la nuit du 1er au 2 MAI 1962 ( ndlr: du 30 avril au 1 er mai ), ordre fut donné d’exécuter les derniers préparatifs avant le levé du jour, l’heure ‘H’ étant en principe fixée à 7h00 TU.
Les dernières équipes d’expérimentateurs rejoignirent le GOEN vers 6h45 puis on entra dans la phase active qui dura près d’une demi-heure.
L’explosion déclanchée par le Général THIRY commandant le GOEN se produisit à 7h20.
DESCRIPTION DE L’EXPLOSION
Sous l’effet de l’onde de choc, les flancs de la montagne se mirent à moutonner suivant différents niveaux caractéristiques. Ces moutonnements étaient dus à la propagation de l’onde de choc qui détachait des poussières des flancs de la colline.
En même temps, sur le PC opérationnel, le sol se mit à trembler, semblant se dérouler sous nos pieds pendant quelques secondes.
Alors que chacun s’affaitait et observait, un nuage de couleur blanche violette apparut soudain à l’entrée de la galerie. Sa belle couleur initiale, due à la présence d’éléments radioactifs à base d’iode, de courte période, s’assombrit rapidement à cause des poussières qu’il entraînait. Le nuage devînt très vite noirâtre car se mêlèrent des fumées provenant de la combustion du gazole des groupes électrogènes provoqué par le flux thermique.
Les portes blindées obturant l’entrée de la galerie avaient cédé. L’apparition de ce nuage inattendu était due à une sous-estimation de la puissance de la bombe qui, au lieu de 20 KT faisait en fait près de 50 KT.
Cet incident matérialisa l’ensemble des effets dynamiques, thermiques et radioactifs et devant un tel exploit, chacun resta stupéfait !
En atmosphère libre, le nuage se développa rapidement, et poussé par le vent, progressa en direction du PC / GOEN.
Tout le monde pensait que le nuage éviterait le PC opérationnel, aussi aucune mesure préventive de protection ne fut-elle prise.
Mais, après dix minutes d’attente, il fallut bien se rendre à l’évidence : le nuage de poussières radioactives maintenant sa direction, s’approchait dangereusement du PC / GOEN.
L’ordre de repli de tous les personnels fut donné au dernier moment et on assista à une véritable panique : tout le monde se ruait sur son véhicule afin de partir au plus vite, de sorte que le centre de transmission fut évacué avant qu’aucun ordre n’ait été transmis aux équipes disséminées sur le terrain. Il faut dire que tous les personnels du PC / opérationnel, excepté ceux de la BMDD du 620ème GAS, ne disposaient pas de moyens de protection contre la radioactivité.
L’accès du PC opérationnel n’était possible que par une seule piste, si bien que le départ des personnels en catastrophe produisit un embouteillage montre, alors que la nuage radioactif qui s’étendait sur un front d’environ 800 m en progressant toujours dans la même direction, recouvrait et obscurcissait le PC et la piste d’accès. On se serait cru dans les ténèbres et il fallut allumer les phares des véhicules. Bien que l’opacité s’intensifiât avec les poussières soulevées par les véhicules en mouvement, par miracle, il ne se produisit pas d’accident.
Pendant ce temps là, la section mobile de décontamination de la BMDD qui observait le développement du nuage, quitta sa position avant d’être atteinte par la frange du nuage radioactif. Les personnels, entraînés et protégés par leurs tenues de protection ne recevant pas d’ordre par radio, avaient alors pris l’initiative de se replier en zone saine afin d’installer un poste de contrôle radiologique en bordure de la piste, afin d’intercepter tous les véhicules en provenance de la zone des retombées. Avec ses radia mètres DON 410, elle mesure l’intensité de la radioactivité sur les visages, les cheveux, les mains et les vêtements des conducteurs et passagers des véhicules.
Ce premier contrôle sommaire, au lieu de rassurer les personnels en cause, ne fit qu’accroître leur inquiétude car ils réalisèrent soudain le danger auquel ils étaient exposés.
Sur les vingt kilomètres de la route goudronnée menant à la base vie une véritable course automobile s’était engagée : chacun n’avait qu’une hâte, rejoindre la base. La chaleur aidant, les véhicules malmenés ne tardèrent pas à tomber en panne pour cause de « vapor-look ». Certains équipages abandonnèrent leurs véhicules : ils partirent en courant sur la route malgré la chaleur, mais se ravisant, ils firent de l’auto-stop. D’autres, qui avaient mis leurs ANP avec précipitation sans les ajuster, éprouvèrent une gêne respiratoire et des maux de tête intolérables si bien qu’ils jetèrent leur masque n’importe où.
Cette véritable débandade fit que les premiers éléments du PC opérationnel n’atteignirent l’entrée de la base vie qu’une heure après que fut donnée l’ordre de repli.
La Base Vie, malgré les faibles moyens dont elle disposait, avait réussi tout de même à installer un poste de contrôle à son entrée. Tous les personnels en provenant du terrain furent soumis à un contrôle radiologique puis dirigé sur les douches de décontamination. Mais, le service de santé de l’Infirmerie Hôpital de la Base Vie ne disposait en tout et pour tout que de trois pommes de douche pour décontaminer environ 250 personnes (!) porteuses de poussières radioactives de l’ordre de 10 à 20 rœntgen.
La section mobile de décontamination de la BMDD put enfin, après son repli, s’installer à 1 km de l’entrée de la Base Vie et fut en état de fonctionner près de deux heures après l’heure ‘H’ du tir car elle dut régler des problèmes de ravitaillement en eau et s’approvisionner en vêtements de rechange.
Toutefois, la contamination de toutes les personnes s’acheva vers 13h00. Tous les personnels, quels que soient leurs fonctions ou leurs grades se soumirent de bon gré à toutes ces opérations et l’on vit Ministre, Généraux et Gradés équipés en 2ème classe pendant un certain temps.
(Ils ne disposaient pour tout vêtement que d’une chemisette et d’un pantalon de toile !)
MEDRANO- Membre d'honneur
- Nombre de messages : 2941
Age : 80
Localisation : Auvergne
Date d'inscription : 05/01/2008
Re: Béryl 1 er mai 62
J'étais à la base vie ce fameux jour du premier 1962, et si ma mémoire est bonne, je pense que le récit ci-dessus n'est pas correct concernant l'heure de l'explosion qui a eu lieu vers 10 heures locale et non à 7 h 30 "TU" donc 8 h 30 locale comme indiqué.
Je confirme la panique de tous ceux qui arrivaient pour se faire décontaminer à l'entrée de la base vie, en 1940 je n'étais pas né mais j'ai enfin compris ce jour là comment les forces les plus rapides de notre armée avait atteint Bordeaux en se repliant plus vite que les ordres devant l'avancée allemande...
Le centre de décontamination de la base vie était débordé et nous étions laissés livrés à nous même sans ordre ni information d'aucune sorte car je suppose qu'aucun de nos gradés ne comprenait ce qui était réellement en train de se passer.
Concernant la gonfle, je me souviens du témoignage du chauffeur appelé (première classe) du général Ailleret (je crois) commandant la cinquième région aérienne et qui avait été battu au sprint par son chef lors de la fuite vers leur 404 pijout et qui s'était retrouvé comme un con abandonné sur la route déjà encombrée et traversant le nuage en voyant son gégène s'enfuir au volant pour mettre ses étoiles à l'abri.
Notre gonfleur dépité et radioactivé avait été pris en stop par d'autres fuyards moins gradés...
Je confirme la panique de tous ceux qui arrivaient pour se faire décontaminer à l'entrée de la base vie, en 1940 je n'étais pas né mais j'ai enfin compris ce jour là comment les forces les plus rapides de notre armée avait atteint Bordeaux en se repliant plus vite que les ordres devant l'avancée allemande...
Le centre de décontamination de la base vie était débordé et nous étions laissés livrés à nous même sans ordre ni information d'aucune sorte car je suppose qu'aucun de nos gradés ne comprenait ce qui était réellement en train de se passer.
Concernant la gonfle, je me souviens du témoignage du chauffeur appelé (première classe) du général Ailleret (je crois) commandant la cinquième région aérienne et qui avait été battu au sprint par son chef lors de la fuite vers leur 404 pijout et qui s'était retrouvé comme un con abandonné sur la route déjà encombrée et traversant le nuage en voyant son gégène s'enfuir au volant pour mettre ses étoiles à l'abri.
Notre gonfleur dépité et radioactivé avait été pris en stop par d'autres fuyards moins gradés...
Invité- Invité
Re: Béryl 1 er mai 62
Comme quoi faut jamais laisser ses clés sur le contact quand on sort de sa voiture....mais y avait peut-être pas de clé de contact sur les pigeots d'époque !!!! çà devait être une optionjeanmarie a écrit:.
Concernant la gonfle, je me souviens du témoignage du chauffeur appelé (première classe) du général Ailleret (je crois) commandant la cinquième région aérienne et qui avait été battu au sprint par son chef lors de la fuite vers leur 404 pijout et qui s'était retrouvé comme un con abandonné sur la route
patrice- Membre d'honneur
- Nombre de messages : 1265
Age : 77
Localisation : Colombes 92
Date d'inscription : 07/01/2008
Re: Béryl 1 er mai 62
Il faut quand même être un drôle d' enfoiré pour laisser ainsi son chauffeur sur le terrain sachant ce qui se passait et les risques encourus. Et il est loin d' avoir été le seul. Car celui-là quand même, mieux que personne, il les connaissait les risques. C' est ce même enfoiré qui décida que le sahara du côté de reggane ne recellait aucune présence de vie humaine, de faune, de flore. Et qu' ainsi on pouvait le rendre stérile pour des siècles et des siècles.
Ça ne lui a pas porté chance, il s' est viandé en avion vers l' ile de la réunion.
Ça ne lui a pas porté chance, il s' est viandé en avion vers l' ile de la réunion.
MEDRANO- Membre d'honneur
- Nombre de messages : 2941
Age : 80
Localisation : Auvergne
Date d'inscription : 05/01/2008
Re: Béryl 1 er mai 62
Oui, Za, c' est terrible. Sous ce sable il y a la mort. Pas une mort foudroyante. non, insidieuse, celle qui détruit à petit feu. Celle qui fait baisser les stastiques de la mortalité. Celle qui provoque les fausses couches. Celle qui fait naitre des enfants mal formés, handicapés et génère aussi des monstres chez les animaux. Et cela pour des centaines d' années. Peut-être des milliers. C' est horrible.
Le Monsieur qui fut désigné pour nous interlocuter au nom du gouvernement, Marcel Jurien de la Gravière nous a bien dit qu' une zône ayant une forme de plume et s' étendait sur 300 km à l' est d' In Ecker ( du Tan Afellah ) plein est vers Djanet. L' AIEA aurait voulu interdire toute cette zone, mais c' était matériellement impossible. Alors ils se sont contenté de clôturer seulement la montagne sacrée.
Le Monsieur qui fut désigné pour nous interlocuter au nom du gouvernement, Marcel Jurien de la Gravière nous a bien dit qu' une zône ayant une forme de plume et s' étendait sur 300 km à l' est d' In Ecker ( du Tan Afellah ) plein est vers Djanet. L' AIEA aurait voulu interdire toute cette zone, mais c' était matériellement impossible. Alors ils se sont contenté de clôturer seulement la montagne sacrée.
MEDRANO- Membre d'honneur
- Nombre de messages : 2941
Age : 80
Localisation : Auvergne
Date d'inscription : 05/01/2008
Re: Béryl 1 er mai 62
Bien sur, nous sommes sur ce forum, avant tout pour nous distraire.
Quelquefois, la réalité nous ratrappe, et pour mémoire, ces 2 films...
Quelquefois, la réalité nous ratrappe, et pour mémoire, ces 2 films...
_________________
Alain VEIL
In Amguel 63/64
PA 325 Télétype Météo
-Vous voyez là ? Au bout , y a une extrémité.
-Vous n'ignorez pas que le défi métabolise les changements motivationnels dans le bon sens. (JMR)
-Il faut faire en sorte de laisser une trace sur la terre même quand ton ombre aura disparu..
-Plus le temps passe, et plus je suis attaché aux vraies valeurs de la République .... mais je pense que je suis un homme du passé !
Re: Béryl 1 er mai 62
Pas plus de vingt minutes, il a dit le Monsieur. De séjour sur les lieux.
Et nous ne devons pas oublier que Béryl, qui est qualifié ici d' incident majeur, n' a pas été le seul. Sur les treize tirs d' In Ecker, quatre n' ont pas été officiellement contenus. Et j' en ai vécu un autre qui n' est pas actuellement considéré comme tir foiré, le 14 février 1964, mais qui a déclanché une pluie mémorable.
Oui, mais pour Béryl, il y avait des ministres, Mesmer et Palevski.
Laisez-moi m' accrocher à ma théorie : quiconque à mis les pieds à In Ecker ou In Amguel après le premier mai 1962 est susceptible d' avoir été irradié ou contaminé. Mesdames et Messieurs les avocats de tous poils, cette thèse ne vous satisfait pas parce qu' elle est trop simpliste et qu' elle vous prive de gagne-pain. mais la plupart des vétérans n' ont pas trop de pognon à mettre dans les poches de vos robes.
Et nous ne devons pas oublier que Béryl, qui est qualifié ici d' incident majeur, n' a pas été le seul. Sur les treize tirs d' In Ecker, quatre n' ont pas été officiellement contenus. Et j' en ai vécu un autre qui n' est pas actuellement considéré comme tir foiré, le 14 février 1964, mais qui a déclanché une pluie mémorable.
Oui, mais pour Béryl, il y avait des ministres, Mesmer et Palevski.
Laisez-moi m' accrocher à ma théorie : quiconque à mis les pieds à In Ecker ou In Amguel après le premier mai 1962 est susceptible d' avoir été irradié ou contaminé. Mesdames et Messieurs les avocats de tous poils, cette thèse ne vous satisfait pas parce qu' elle est trop simpliste et qu' elle vous prive de gagne-pain. mais la plupart des vétérans n' ont pas trop de pognon à mettre dans les poches de vos robes.
MEDRANO- Membre d'honneur
- Nombre de messages : 2941
Age : 80
Localisation : Auvergne
Date d'inscription : 05/01/2008
Re: Béryl 1 er mai 62
Jacques Muller. J' étais à ses obsèques l' an dernier, du côté de Montauban. Il avait beaucoup donné avec les associations.
MEDRANO- Membre d'honneur
- Nombre de messages : 2941
Age : 80
Localisation : Auvergne
Date d'inscription : 05/01/2008
Ménage de printemps 2011--> Cancelled
*
Dernière édition par RIHARD JC le Sam 26 Mar - 20:07, édité 1 fois (Raison : Ménage de printemps 2011--> Cancelled)
Invité- Invité
Re: Béryl 1 er mai 62
Un petit brin de rappel !
*
*
_________________
Marcel Couchot : 15-06-1938. ESAA Nîmes. Rejoint le 620è GAS à In-Amguel dans le Hoggar le 24/04/1962 comme Sous-Lieutenant. Affecté à la BMDD, participe à l'expérience BERYL à In Eker du 01/05/1962. Resté sur le site jusqu'en Avril 1963.
Re: Béryl 1 er mai 62
Sans aucun doute mon ami ...........Medrano a écrit:Laisez-moi m' accrocher à ma théorie : quiconque à mis les pieds à In Ecker ou In Amguel après le premier mai 1962 est susceptible d' avoir été irradié ou contaminé
Georges- Membre d'honneur
- Nombre de messages : 8178
Age : 79
Localisation : st Armel 56450
Date d'inscription : 31/01/2011
Re: Béryl 1 er mai 62
Georges a écrit:Sans aucun doute mon ami ...........Medrano a écrit:Laisez-moi m' accrocher à ma théorie : quiconque à mis les pieds à In Ecker ou In Amguel après le premier mai 1962 est susceptible d' avoir été irradié ou contaminé
Ce n'est pas pour rien qu'ils ont bétonné les fissures et en ce moment par manque de surveillance il doit encor y avoir des Zebulons que se font la malle.
Michel- Nombre de messages : 8939
Age : 77
Localisation : LANNEMEZAN
Date d'inscription : 04/06/2012
Re: Béryl 1 er mai 62
Déjà, je me souviens en 1964 du "ballet" des bananes pour balancer du béton dans les fissures.Michel a écrit:Ce n'est pas pour rien qu'ils ont bétonné les fissures
Cela nous faisait une distraction au point nord, mais..................
Georges- Membre d'honneur
- Nombre de messages : 8178
Age : 79
Localisation : st Armel 56450
Date d'inscription : 31/01/2011
Re: Béryl 1 er mai 62
Georges a écrit:Déjà, je me souviens en 1964 du "ballet" des bananes pour balancer du béton dans les fissures.Michel a écrit:Ce n'est pas pour rien qu'ils ont bétonné les fissures
Cela nous faisait une distraction au point nord, mais..................
Et ce balaye duré jusqu'en fin 66, au moment où des vautours sont venues renifler si ça sentait bon
OU PAS ?
Michel- Nombre de messages : 8939
Age : 77
Localisation : LANNEMEZAN
Date d'inscription : 04/06/2012
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|