Pistes, routes et voies ferrées

Pendant notre "séjour" au Sahara, on a construit des pistes, des routes et des voies ferrées (et aussi des aérodromes et aéroports…).
Un peu d'histoire d'avant et d'après notre départ en juin 1967 :

Pour les pistes et routes :
Les premiers travaux d’envergure furent financés par l’OCRS (Organisation Commune des Régions sahariennes) et les compagnies pétrolières, à partir de 1956, qui investirent 346,47 millions de nouveaux francs dans la construction de 2 000 km de routes et 7 000 km de pistes jusqu’à la fin de l’année 1961.

L'Organisme Saharien, institution paritaire créée par les accords d'Évian pour promouvoir la mise en valeur des pétroles du Sahara remplace l'OCRS.

Entre 1961 et 1965, l’Organisme Saharien inscrivit son action dans le prolongement de celle de l’OCRS et construisit 1 000 km supplémentaires de routes, notamment sur les segments suivants : Béni Abbès - Adrar, Touggourt - El Oued, In Amenas - El Adeb Larache.

Les travaux de la Transsaharienne 13 débutèrent en septembre 1971, par l’axe In Salah - El Goléa (400 km), inauguré en avril 1973, malgré les quelques trente kilomètres restants à construire (Blin, 1990). La réalisation du second tronçon d’In Salah à Tamanghasset démarra en septembre 1973 et l’arrivée à la frontière nigérienne était prévue alors pour le début de la décennie 1980. Tamanghasset fut finalement jointe en 1978, malgré les contraintes majeures rencontrées par le tracé, d’ordre topographiques (gorges d’Arak), ou d’alimentation en eau des chantiers (Mutin, 2005). Enfin, le dernier tronçon devant relier In Guezzam (410 km) ne fut réalisé que sur une très faible distance, environ 70 km, à partir de Tamanghasset.

Vers le sud, le projet de transsaharienne n’ayant pas abouti, les liaisons vers le Mali et le Niger s’effectuent toujours par pistes au-delà de Tamanghasset et de Reggane.



Ca devient très civilisé, assez loin de ce qu'on a connu  


Pour les voies de chemin de fer :
Le second projet qui vient renforcer le réseau ferré saharien, dont les travaux de réalisation ont commencé, est la nouvelle voie qui reliera dans l’ouest Redjem Demmouche à Béchar en passant par les villes steppiques de Mecheria et Naâma. Cette nouvelle voie viendra remplacer l’ancienne voie coloniale qui dépassait de peu Béchar pour aboutir à Abadla. Et au-delà de Béchar, ce projet devrait à terme relier Tindouf et sa région. Cette dernière est géostratégique à double titre. Premièrement, elle se situe aux confins du sud-ouest saharien à proximité des frontières du Maroc et de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) ce qui en fait un nœud géopolitique et militaire d’importance à l’échelle nationale. Deuxièmement, les mines de fer de Gara Djebilet au sud-ouest de Tindouf lui confèrent un potentiel économique non négligeable, compte tenu de l’évolution des cours mondiaux.



Ca devrait nous changer de la Rafale  

Ces éléments sont extraits de :
Yaël KOUZMINE : "L’action publique et les réseaux de transport au Sahara algérien, étapes d’une intégration territoriale pour un développement régional"
Colloque international de l’ASRDLF 2008, 25-27 août 2008 – Rimouski - Québec

Merci pour ces infos... et avec un bel avatar tout neuf !

Alain, lors de ton voyage de 2009, tu as déjà du voir quelques unes de ces routes goudronnées.
Pour moi, les sensations doivent être très différentes en empruntant les gorges d'Arak - par exemple - par la piste en 1966 et par la route en 2019  

Les algériens ont réussi le passage de l'oued Guir à Abadla pour la route :
https://www.youtube.com/watch?v=c1Ps8t__dDg

Pour le rail vers Tindouf, je ne sais pas…

PS : sur l'ancien avatar, mon képi de 1966 semble avoir rétréci, ou alors ma tête a grossi, car j'ai bien moins de cheveux en 2019 qu'en 1966  
Le petit camion en arrière plan est un Renault 2087 que mon fils remet en état :

Tout à fait.
Nous avons pu voir que le désert pouvait devenir facile !!!
Par contre, notre chauffeur Touareg n'appréciait pas du tout le goudron, et, sitôt que possible, bifurquait dans le sable....

Personnellement, je n'étais jamais allé dans les gorges d'Arak.
Jean-Jacques, lui, les connaissait bien, et avait effectivement trouvé que ça n'avait plus rien à voir... le caractère sauvage avait disparu.

sur l'ancien avatar, mon képi de 1966 semble avoir rétréci, ou alors ma tête a grossi

Tu n'as pourtant pas l'air d'avoir pris la "grosse tête" ...

Deux photos des gorges d'Arak, prise presqu'au même endroit :
la mienne prise en 1966 avec piste :


l'autre par Djamel prise en 2009 avec route :


Ca a changé pas mal l'atmosphère

Comme tu l'écris, Jean-Pierre, jusqu'en mi 1967, le 71 BG a entretenu cette piste et aussi ses abords avec les murets et autres gabions régulièrement emportés par les crues brutales des oueds : travail de Sisyphe que le goudronnage a peut être diminué !!!

BROTHIER a écrit:Comme tu l'écris, Jean-Pierre, jusqu'en mi 1967, le 71 BG a entretenu cette piste et aussi ses abords avec les murets et autres gabions régulièrement emportés par les crues brutales des oueds : travail de Sisyphe que le goudronnage a peut être diminué !!!

Lorsque les sapeurs du 71 intervenaient dans les gorges d'Arak, ils étaient hébergés au poste du 2ème REI. Nous avons toujours entretenu de bonnes relations avec les légionnaires du 2ème Etranger (la Kro entretenait l'amitié et certains matins, le réveil était difficile !!!)

Quand nous passions a Arak nous dormions sur le sol devant le fort de la légion .

C' était infesté de moustiques et nous dormions a coté des réservoirs de gas-oil. Nous n' avions pas le droit de rentrer dans le fort.

Devant le fort.


Petit hors d' oeuvre avant les gorges


Entrée des gorges


Frayeur dans les gorges.


Plaisir de la conduite mon petit ruban rouge au rétro qui flotte au vent avec cette liberté de la piste dans le désert







.

Tu t'es vengé, Bernard, nous, on a pas eu de mal à y entrer, dans le fort !!!vu ce qu'il en reste !

Un petit coucou à JJ.....

en prévision de travaux du 71 BG sur la piste autour d'Arak, j'avais remonté du sud et stocké un scraper Tournapull le long du mur avec renforts - à gauche du fort sur la photo d'Alain - en pensant qu'il était à l'abri d'une crue de l'oued, et je suis reparti à Colomb-Béchar. Erreur, une méga crue est montée jusqu'à mi hauteur de l'engin (presqu'au niveau de l'entrée du fort…). Ce scraper étant à commandes électriques, plus rien ne marchait, il a fallu qu'on revienne de Colomb-Béchar avec un TBO et sa remorque quand le sol était sec autour du fort pour le rapatrier à Colomb-Béchar pour le faire réparer par les spécialistes du 71 BG. Réparations longues et couteuses qui ont retardé considérablement les travaux sur la piste. Mettre un scraper presqu'inerte sur la remorque du TBO n'a pas été une partie de plaisir ;-)
Comme le dis Jean-Pierre, nous étions accueillis par le 2ème REI, mais je préférais dormir sous mon camion et manger avec mes chauffeurs arabes, dans ma rustique et sale tenue de saharien (je n'allais pas faire des frais de toilette pour côtoyer la hiérarchie militaire du fort…). J'ai toujours été allergique à la hiérarchie militaire et civile, et ce n'est pas maintenant que ça va changer

Pour votre information, une route est en construction pour relier DJANET à TAMANRASSET.
Depuis le "grand voyage", de nombreuses routes ont été construites autour de DJANET, il y a même un rond-point pour 4 routes à la sortie de Djanet en direction de l'aéroport
Il y a aussi la petite route qui mène à IRERHIR, peut-être construite avant 2000
Tout ceci pour la bonne circulation de l'armée, c'est certain

Bien à vous tous
Zawiya

ça fait plaisir de te retrouver !!!