Unités dans le sud

Bonjour,

Dans le cadre de mes recherches sur les dernières Bases et Unités Françaises en Algérie, pouvez-vous me citer les Unités présentent à Reggane, In Amguel, In Ecker en 1967 date de leur départ.

La 4ème CPIMa c'était quoi ?

A quelle date Tamanrasset a été évacuée ?
Une piste (aérodrome) a t-elle été utilisée par l'armée de l'air ?

D'avance merci.

Oh là, Bernard, quelle question !!!!
Reggan, franchement, je n'en sais rien. Je pense que JJO te donnera les réponses.
En ce qui concerne In Amguel et In Ecker, c'était en fait une seule et même base sur des secteurs différents.
A peu près toutes les armes y étaient représentées:
-D'abord, la meilleure l'Armée de l'Air avec la PA (participation Aérienne) 325. (trafic aérien, météo...)
-Ensuite, le 620 et 621ème GAS (Groupement des Armes Spéciales) et la Batterie Mobile de Détection et Décontamination (BMDD)
-Tous les corps de l'Armée de Terre, transmissions, transports.... etc...
-Le Génie pour toute l'infrastructure, y compris celle de la piste avion, appelée base air, ou escale
-La Légion
-La Marine (eh oui, au milieu du Sahara), nommé CEMO Marine, chargée du traitement de l'eau, et des groupes électrogènes.

Nous avons ici des spécialistes qui pourront te documenter plus en détail
Enfin
-La 4ème CSPIMa Compagnie Saharienne Portée d'Infanterie de Marine. chargée de la surveillance et de la sécurité de la base et des populations locales dans son grand périmètre (plus de 150 km de diamètre),

Sans doute en ais-je oublié, et je n'ai pas cité la cohorte de civils d'entreprises diverses, le CEA, la SODETEG..... tu sais, nous étions plus de 3000....

Personnellement, je suis parti fin mai 64, il n'était pas encore question d'évacuation...

La 4ème CSPIMa, la 4ème Compagnie saharienne Portée d’Infanterie de Marine, est devenue la 4ème CPIMa, la 4ème Compagnie Portée d’Infanterie de Marine.

En fait, la 4ème Compagnie Portée d’Infanterie de Marine n'a jamais eu de réelle existence. La suppression du "S" est intervenue après la déclaration d'Indépendance de l'Algérie en Juillet 1962, entraînant la disparition de la mention du Sahara.

"C’est la suppression du régime saharien, le 1er avril 1963, qui entraîne la modification de l’appellation de la formation (de 4 CSPIMa en 4 CPIMa) dont les structures demeurent inchangées."

La mission du CSPIMa était d'assurer la sécurité de la base d'In Amguel en effectuant des tours de garde et des patrouilles. Il y avait un peloton AM (Autos Mitrailleuses), des 6x6 et un peloton canon, mais aussi des méharis...

La 4ième C(S)PIMa est partie de In Amguel en décembre 1966 ou janvier 1967 et a été remplacée par la légion.

En janvier 1967, le 2ième REI (Régiment Etranger d'Infanterie) avec la 4ième compagnie (Régiment Etranger de Parachutiste : la Légion) est à In Amguel. Il y restera jusqu'en juin 67, date à la quelle il est chargé de protéger Mers el Kebir.

Bonjour,

Merci à tous pour ces informations et précisions.

Oui bien sûr rien qu'à In Amguel et In Ecker il y avait bon nombre d'Unités et Services.

Je viens d'apprendre qu'après la fermeture des 3 sites du sud, un Détachement est resté à Reggane en accord avec les Algériens.
Cela afin que nos appareils de transport puissent bénéficier d'une escale aérienne vers l'Afrique.

J'ignore jusqu'à quand ce Détachement est resté à Reggane ?

Cordialement.

Bonjour à tous,

Bernard17 a écrit:Je viens d'apprendre qu'après la fermeture des 3 sites du sud, un Détachement est resté à Reggane en accord avec les Algériens.

Je ne le savais pas.
Personnellement j'étais au 3° Groupe de Transport basé à Reggan Ville, bien loin de Reggan plateau où se trouvaient tous les services, hôpital, piscine et l'aéroport.
Le 3° GT, ex 3° GST de Béchar est arrivé dans ce casernement fin 1965. J'y suis arrivé en Avril 1966. De nombreuses missions reliaient In Amguel et remontaient ensuite vers Béchar. Nous savions que des essais nucléaires avaient lieu à la "montagne blanche" mais nous ne savions pas que c'était terminé et que nous allions déménager la base pour replier le matériel à Béchar. Les missions de fin 66 sentaient toutefois la fin de programme. Des missions ont évacué des GBO, interdits en France (hors code), d'In Amguel à Agadez, au Niger.

J'ai été démobilisé fin Janvier 67 et j'ai appris longtemps après que le 3° GT avait quitté les lieux en juin 1967. Le déménagement d'In Amguel était peut-être terminé.

Ce que je sais, c'est que les accords secrets d'Evian accordaient 5 années à la France : mars 1962 … mars 1967 ?

Je suis inscrit sur Copains d'avant, et j'avais cherché les présents à Reggan, In Amguel, In Eker, Tamanrasset, etc. J'avais cherché aussi 620ème GAS et 621ème GAS. J'avais trouvé les deux sigles CPSIMa et CPIMa. Cela m'avait intrigué.

La suppression du "S" est intervenue après la déclaration d'Indépendance de l'Algérie en Juillet 1962, entraînant la
disparition de la mention du Sahara.

"C’est la suppression du régime saharien, le 1er avril 1963, qui entraîne la modification de l’appellation de la
formation (de 4 CSPIMa en 4 CPIma) dont les structures demeurent inchangées."

Cette suppression du "S" pour "Saharienne" serait une décision interne à la base d’In Amguel pour satisfaire l'environnement de l’époque et n'a eu aucun effet officiel quant à la nomination de l’unité.

La BCAAM de Pau (Bureau Central d’Archives Administratives Militaires) ne mentionne que la CSPIMa et ne conserve aucune trace de la CPIMa.

Il en est de même pour le 3ème Groupe de Transport (3ème GT), ex 3ème Groupe Saharien de Transport (3è GST), ex 3ème Compagnie Auto Saharienne de Transport (3è CAST).

Il était devenu interdit pour toutes les armes d'In Amguel, de porter l'écusson de bras "SAHARA"avec la Croix d'Agadès :
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Personnellement, étant resté sur place jusqu'en avril 1963, je n'ai pas eu conscience de cette transformation et des conséquences qu'elle a pu avoir, et je suis rentré chez moi avec l'écusson Sahara.

OK Marcel, mais existait-il ailleurs d'autres compagnies appelées 1é, 2é ou 3é CSPIMa ?
C'est vrai pourquoi bizarrement 4è ?
Le badge était officiellement interdit effectivement, mais en vente libre au foyer et je l'ai porté jusqu'à quille en 1965, et je suis rentré avec en France !



Mon livret militaire, mon permis de conduire ne portent que 4é CPIMa , une unité fantôme: bizarre, vous avez dit bizarre?
Et pour les autres Marsouins qu'en était-il ?

marcel a écrit:
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Personnellement, étant resté sur place jusqu'en avril 1963, je n'ai pas eu conscience de cette transformation et des conséquences qu'elle a pu avoir, et je suis rentré chez moi avec l'écusson Sahara.

Je confirme, je suis rentré en octobre 64 et je n'ai pas eu vent de cette interdiction ???

Nous avions tous cet écusson que nous devions coudre sur nos tenues de sortie, chemisette et vareuse !

En avril 1966

Salut à tous,

Bizarre cette histoire de badge "SAHARA". Pour nous, en 66, c'était obligatoire sur la tenue de sortie (portée obligatoirement le dimanche) et sur la tenue de tradition, portée pour les gardes et les prises d'armes qui avaient lieu chaque samedi matin, après un défilé en treillis et rangers.

Nous voici en train de nous déguiser pour cette réjouissance :

Sur un site j'avais trouvé ces renseignements que j'avais gardés... et puisque le sujet s'y prète je vous les communique. C'est un peu lapidaire mais il y a quelques infos.


En 1947, les unités sahariennes sont à nouveau réorganisées. Les formations métropolitaines sont soit des compagnies méharistes - Cies du Tassili, de la Saoura, de l’Erg Oriental, du Touat et du Tidikelt-Hoggar - soit des Cies sahariennes portées : Cies de la Zousfana (Colomb-Béchar), des Oasis (Ouargla), Cies portée saharienne de Légion (CSPL) 1ère (Aïn-Sefra), 2e (Laghouat), 3e (Sebha). Mais il faut ajouter les Groupements sahariens d’annexe (GSA) des Oasis (Ouargla), de Touggourt et de Ghardaïa (Laghouat). Au Sud du Sahara, les formations coloniales sont soit des pelotons méharistes regroupés en brigade – en AOF, 1ère brigade (Mauritanie), 2e brig. (Mauritanie, Soudan), 4e brig. (Niger)- soit des groupes nomades (GN), en AEF : GN du Borkou-Tibesti, GN de l’Ennedi. À chaque peloton ou section de méharistes est accolé un goum de supplétifs sahariens.
Fin 1949, un étendard des compagnies sahariennes méharistes et portées est créé sur lequel est inscrit In Salah 1900 ; il tourne entre les unités sahariennes comme le drapeau des bataillons de Chasseurs. Refait en 1960, le commandement autorise l’ajout de : Tit 1902 – Esseyen 1913 – Ghat 1943. Le jaillissement du pétrole (1956), la création de l’Organisation Commune des Régions Sahariennes (1957), l’explosion nucléaire du 13 février 1960, maintiennent les unités sahariennes en activité. Mais en 1966, c’est la fin, la 4e Cie portée d’Infanterie de marine est la dernière unité à assurer la garde de l’étendard des Cies sahariennes.

Merci Alain P, merci vous tous , du bon boulot.

Il me semble que la 4é C(S)PIMa était organisée suivant un schéma semblable ? (Alain P?)

Compagnies sahariennes portées (CSP)[modifier]

Ces compagnies sont toutes les cinq organisées selon la même structure :

1 section de commandement
1 peloton d'automitrailleuses
3 sections portées de fusiliers-voltigeurs
1 section de canons de 75 mm (sans doute le Canon de 75 Modèle 1897)

Elles comptent 195 hommes avec des véhicules de tous types.

Merci les gars, vous êtes de fins limiers, je suis content de connaitre toutes ces informations, cet épisode
de notre vie nous à quand même profondément marqués.

A mon époque de février 65 à Janvier 66, il y avait un seul peloton, AM/Canon. Ensuite un commandement, et 3 pour les voltigeurs. Ce terme de voltigeur n'était pas utilsé: je crois que nous disions simplement 1er section, 2ième section et 3iéme section.

En 65/66 il y avait le peloton commandement, le peloton AM/CANON, le 1°,2°,3° peloton anciennement voltigeurs.
A tour de rôle (sauf pour le peloton commandement) un peloton était stationné au Point Nord pour une durée de un mois environ.

Georges

Sur la photo il s'agit de Michel MARTIN qui était le secrétaire du capitaine.

paul a écrit:un peloton était stationné au Point Nord

C'est un comble, pour les unités dans les Territoires du sud, de les faire stationner au point nord !
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Ce Point Nord, tout le monde (...) en parle, mais où était-il situé exactement ?
Lors de mes missions à la "déconta", on suivait la N1 pour aller au "Point Nord".
Mais impossible de me rappeler exactement où on laissait nos vévicules. Un indice, ce tonneau, un baril d'essence rempli de sable :
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Le Point Nord serait donc situé à 5 Km au Nord d'In Eker, ce qui justifie son nom.

Il s'agit du Bordj d'In Eker, occupé en 1962 par la gendarmerie prévôtale :
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Le fut de 200 litres est situé sur une grande ligne droite avant un virage à gauche.
La route goudronnée contourne ensuite une petite éminence grise...
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Le "Point Nord" devait donc être situé à l'embranchement vers OASIS I
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Et maintenant, cherchez le tonneau !
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Le Point Nord était situé à 400m au maximum du Bordj d'In Ekker sur le Nord Est. Le campement installé sur une petite colline, comprenait la Marine, le Génie, la Météo et la Colo. Il y avait aussi des barraques pour les PLO.
Pour monter la garde au Bordj, tenu par les gendarmes, nous descendions à pied et traversions la route goudronnée.
En regardant avec google earth seules demeurent quelques traces car tout a été rasé.

Bon, Marcel, pour te rendre la mémoire je joins une photo déjà éditée qui positionne
les différent éléments. Il ne manque que le nom de la montagne derrière les hélicos,
Bernard la connait bien d'ailleurs .