Cartes postales des Cévennes.

Ma première carte postale des Cévennes :
Les châtaignes, moi j’avais toujours cru que c’était une unité de choc électrique quand on fourre ses doigts dans les prises de courant.
Et bien figurez vous mes amis que dans les Cévennes c’est pas ça du tout, c’est un arbre très répandu et couvert d’oursins.
Vous ne me croyez pas ?
Tiens regardez ça ; si c’est pas des oursins c’est que je suis chaste :

Et même que ça se mange et que ça s‘accommode à toutes les sauces.
Les Cévenols en font une soupe au vin qui vaut l’expérience, ils appellent ça le bajanat.

Je vous ai donc rapporté la recette du bajanat cévenol aux châtaignes
Pour 4 personnes
Préparation : 20 minutes
Cuisson : 60 minutes

Ingrédients :

- 250 g de châtaignes sèches et châtaignons décortiqués
- 1 verre de vin
- 100 g de pruneaux
- 100 g de tranches de pommes ou de poires séchées.
- Sel fin de cuisine
- Poivre blanc moulu.

Faire tremper les châtaignes sèches pendant toute une nuit et les mettre à cuire dans une eau abondante légèrement salée.

La cuisson, prolongée, doit être menée à feu doux, 1 heure.

Les châtaignes doivent se défaire complètement et devenir fondante en fin de cuisson.

Le liquide de cuisson ayant alors presque complètement disparu, on peut rajouter le vin, les pruneaux et les autres fruits séchés trempés eux aussi préalablement.

Laisser cuire encore 30 minutes à feu très doux.

C’est délicieux.

Bon il n’y a pas que des châtaignes dans cette très belle région car figurez vous qu’ils ont construit une station météo médiévale dans une forteresse juste au sommet du mont Aigoual à 1655 mètres d'altitude.

Non non, je ne blague pas, regardez plutôt :



et même que depuis la tour et entre les mâchicoulis ont découvre ce superbe panorama :



À suivre…

Merci Jean Marie pour ce grand courant d' air cévennol.
La châtaigne a permis à des générations de s' alimenter. Mon beauf, né dans mon village en 1930 a survécu grâce à ce fruit. Ils étaient onze enfants, et avaient trois hectares de biens mal commodes. le terme " crever de faim " pour lui a une certaine signification. Aussi, ces jours-ci, il est parti pour en ramasser des kilos dans tous le village. Et attention, pas n' importe lesquelles. Il connait ses arbres. Certaines sont plus sucrées que d' autres.
La phrase de Jean Ferrat ( mon idole ) une année bonne et l' autre non, il sait bien ce que ça veut dire le beauf.
Et Nougaro qui vous dit qu' à Toulouse, même les mémés aiment la castagne.

Pour ma part j'utilise la chataigne dans les desserts (j'avais écrit désert) et l'utilise aussi en farine, mais aussi en légume (je fais un excellent méli mélo de légumes)

Oui bien sur en légume. Avec la dinde, c' est bien connu. mais aussi avec un poulet, un roti de porc dans le filet, avec la pintade, dans le plat de cuisson, dans le jus. Mmmmmh !!!
Et la marmelade de marrons avec autant de crême fraiche qu' on appelle le mont blanc....hein ???
J' aime beaucoup la châtaigne grillée, comme on en trouvait jadis auprès des cinémas l' hiver....Chaud les marrons, chaud. J' en fait ici quand le cantou est allumé, avec une poèle percée.
Mais ici, on les fait cuire à l' eau comme l' explique JMR et en les mange en "taitou"...C' est à dire qu' on appuie dessus et qu' on tête ce qui sort. Il y a des veillées pour les partager en discutant, et en racontant des histoires à faire dresser les cheveux sur la tête. Et on boit un bon coup de rouge en refaisant le monde rural.

Est-ce que c' est bien clair pour tout le monde la différence entre la châtaigne et le marron ??

C' est bon, tu as pratiquement tout dit. Je précise que l' on trouve invariablement des châtaignes ( plusieurs dans la même baugue ) et marrons ( tout seul dans sa baugue ) sous le même arbre.
N' oubliez surtout pas de les inciser si vous devez les griller.
Evitez la châtaigne d' Italie; préférez lui celle de l' Ardèche. Bien sur celles du Cantal vous n' en trouverez pas. Dans ce pays de crêve-la-faim, on se les garde pour les mauvais jours.
Ah oui, comment fait-on pour les conserver ? On les met dans un sac à patates et on place le sac dans une basse, de préférence ou le soleil ne vient pas. Après trois ou quatre semaines, on les étale sur des claies pour les faire sècher. on peu ainsi les conserver jusqu' au printemps. Et les réduire en farine pour faire du pain.

miam

Ah la châtaigne cévenole, la « châtaigne », plutôt que le « marron » car le marron, pour les gens qui ont l'accent qui va bien avec la région comme Martine, la dame qui nous louait son gîte, « le marron, c'est le nom qu'on donne à la châtaigne quand on veut la vendre aux riches ».

La différence, officielle aujourd'hui, est pourtant plus botanique, mais rejoint le point de vue exprimé : Toute variété produisant moins de 12% de fruits cloisonnés avec plusieurs graines sous le même péricarpe s'appelle un marron.
Le fruit est alors apte à être commercialisé entier, voire en marrons glacés, apothéose plus ou moins chic de la confiserie.
Les plus gros marrons sont majoritairement le fruit de méthodes intensives, développées dans le sud-ouest.

Avec tout ce que ça comporte : sélection de variétés hybrides, désherbage chimique, engrais, traitement phytosanitaire des arbres…
Quand ce n'était pas conservation au brome de méthyl, tellement dangereux qu'il en est aujourd'hui interdit.
Ce marron est farineux et peu goûteux ; mais pour être gros, il est gros… Il n'en faut que quarante pour constituer un kilo, quand une centaine est nécessaire pour la châtaigne des Cévennes…

Bien vu tout celà, JM. Ici chaque maison avait sa châtaigneraie, 10 ou 20 ares. La plupart de ces châtaigners donnaient un gros fruits farineux qui convenait admirablement à la nourriture des cochons ou à faire la farine. la plupart des arbres vieillissant et l' élevage du porc étant devenu symbolique, les châtaigneraies ont été arrachées pour laisser encore plus de terre cultivable ou pour désombrer d' autres parcelles.
Il faut donc connaitre les arbres et le fruit pour ne ramasser que ceux qui sont sucrés avec un très bon gout. Nous les appelons les "poquettes" . L' écorce n' est pas très foncée, mais striée de raies noires.
Beaucoup de fermes avaient leur "seccadou", une petite maison à part des bâtiments, de moins de deux mètres sur trois, couverte en lauzes. On plaçait là sur des clayettes faites de branches fines de noisetier, les châtaignes pour la saison.

Ce ne sont pas des châtaignes des Cévennes... mais des provençales... ben voui, j'ai pris plein de photos de ma région avant de partir...

Et pan, en plein dedans.... Ce sont des marrons d' Indes.

MEDRANO a écrit:Et pan, en plein dedans.... Ce sont des marrons d' Indes.

Je sais ! C'était pour voir si tu suivais !!!!!

Je viens d' aller faire un tour à Saint Flour. Sur la grande place parking, ce sont des marronniers qui assurent l' ombrage. Je me suis tordu les pieds sur les marrons d' Indes.
Nous avions celà dans la cour de l' école Victor Hugo à Aubervilliers. Après la chute des marrons, c' était la chute des feuilles et de cette longue tige qui la retient. Nous les utilisions comme "casse-tête". et ça faisait très mal.

Les châtaigners provenceaux.......

Et les Corses ?
Y zont intégré la châtaigne à leur malt pour en faire la Pietra, magnifique bière qu'il fait bon boire sous les platanes quand on a eu un peu chaud ! N'est-ce pas Jacques ?

De mon passage récent en Cévennes, Aubrac, Margeride … il me reste une envie de repartir. J'ai découvert aussi ces vaches vantées par Dan, il y a quelques mois.


Je leur trouve d'ailleurs une parenté avec les vaches corses : elles ne se baladent pas au milieu des routes (quoique …) mais leur petite taille, par rapport aux grosses laitières de nos pâturages, et leurs yeux si doux … (cf. "J'aime tes grands yeux…")

Tu as oublié Cantal. Avec de belles Salers à la robe accajou.

mais oui, tu as bien raison, Cevennes, Aubrac, Margeride sont des endroits propices pour trouver calme et dépaysement. Et qui plus est, une population très accueillante. .....Et de si bonnes choses dans les assiettes.

Pour ce qui est de la Corse, je pense que je vais partir sans l' avoir vue. Pourtant, j' aurais bien aimé rendre visite à cette population de l' intérieur des terres.

On ne peut pas parler des Cévennes sans évoquer cet excellent romancier, Jean Claude Chabrol, originaire d' Alès. Souvenez-vous, ce magnifique conteur ( mais non pas bleu ) qui venait nous divertir à la télé il y a quelques décénies. l' homme à la pipe. De nombreux ouvrages sur la lutte des mineurs du Gard.

Tu fais bien de parler de Jean-Pierre Chabrol (parce que c'est de cet auteur là dont tu parles je pense) ; car c'est une de nos petites manies de vacances ; nous ramenons toujours au moins un livre de cuisine locale et un ou deux romans d'auteurs ayant célébrés leur région (d'Écosse j'avais ramené Rob Roy de Walter Scott après avoir visité sa maison d'Abbotsford).

Cette année nous avons déniché deux romans, un d'André Chamson avec "Roux le bandit" un roman que nous avons trouvé à la station météo du mont Aigoual et qui décrit un Cévenol se sauvant sur l'Aigoual en 1914 pour refuser la guerre et ne pas trahir le commandement "Tu ne tueras point" et aussi le "Crève-Cévennes" de Jean-Pierre Chabrol.

Je n'ai pas encore commencé leur lecture ayant attaqué en premier le livre de cuisine qui est plein d'anecdotes et d'histoires et qui se déguste donc comme une pâtisserie...

Tu vois Dan, moi aussi je pensais ne jamais pouvoir aller en Corse, mais l'année dernière nous avons partagé une location à prix raisonnable avec des amis et j'ai découvert ce beau pays.
C'est vrai que l'intérieur des terres devrait te plaire. J'y trouve des points communs avec le Massif Central : un vrai pays, pas un Disneyland pour touristes. Les côtes, elles-mêmes sont protégées du bétonnage qui a gâché une bonne partie de la Méditerranée. Peut-être qu'un petite bombe de temps en temps y est pour quelque chose
Et la cochonnaille J'te dis pas !

Oui bien sur, Jean Pierre. Ma pauvre tête a confusionné....

Tu me donne de l' espoir, JJ. mais j' ai bien peur de ne pas avoir cette chance. Oui, je l' avoue, j' espérais trouver en Corse, dans l' arrière pays une certaine analogie géographique et de comportement des populations. J' ai en effet la faiblesse de penser que dans toutes les montagnes du monde les gens sont un peu semblables. la rudesse du climat, la faible densité de population, la parcimonie su sol font que les habitants ont des façons de vivre en commun.

La différence entre la Corse profonde et l'Auvergne ou les Cévennes profondes, c'est que dans la première on est complètement allumé dès qu'on détecte un halogène, non un allogène, qui s'installe alors que dans les deux autres d'égales traditions rudes, ont les accepte sans barguigner pour autant qu'ils se plient aux usages (je pense à tous ceux qui ne peuvent supporter ni le son des cloches qui ne dorment pas la nuit ni le chant des coqs qui se lèvent trop tôt).

jeanmarie a écrit:(je pense à tous ceux qui ne peuvent supporter ni le son des cloches qui ne dorment pas la nuit ni le chant des coqs qui se lèvent trop tôt).

Tu me rappelle un procès qui date de plusieurs années. Un pauvre bougre de la ville, installé à la campagne, avait porté plainte contre le coq de son voisin qui le réveillait à l'aube... Je ne me rappelle plus trop le dénouement de l'histoire, mais il me semble que le coq avait été zigouillé... Pôvre bête ! (je vous laisse le soin d'interpréter le "pôvre bête" : l'homme ou l'animal ?)

Ah ! L'intolérance !

Je l'ai déjà dit :

On ne doit pas tolérer l'intolérance

Non, ni intolérer la tolérance.............................;

L'intolérence, c'est bien un problème de serpent qui se mord la queue :
Où ça commence Où ça finit ?
… Ou de poule et d'œuf !
Qui est le premier à engendrer l'autre

De toute façon, on s'en fout puisque ce sont les autres les méchants

Il y avait des maisons de tolérance dans le temps....Avant que cette p... de Marthe Richard ne les fasse clore alors qu' elles étaient déjà closes.

La tolérance a aussi ses limites. Et il semble bien que beaucoup cherchent cette limite. Comme l' enfant à l' école qui a une nouvelle maitresse. Premières heures, observation. puis on tente et on pousse le bouchon de plus en plus loin, voir jusqu' ou on va pouvoir pousser le bouchon dans la maitresse. Enfin je veux dire, savoir ou sont les limites.