Réfectoire d'In Amguel

C'était pas trop pénible ?

Heureusement qu'il y avait la colo sinon, qu'est ce qu'on aurait fait de tout ce pinard en stock?
Il aurait fallu le ramener en France? Et la bière avec ?

Georges , tu es méchant!!!

A propos, les gars de la coloniale, avez-vous connu un de vos collègues que l'on surnommait gasoil?
(années 62/63) Il opérait au foyer de la base. Il s'en est occupé du stock, lui. C'était un vrai marsouin, lui.

Edouard.

Edouard a écrit:Heureusement qu'il y avait la colo sinon, qu'est ce qu'on aurait fait de tout ce pinard en stock?
Il aurait fallu le ramener en France? Et la bière avec ?



Edouard.

Pour la bière la relève est arrivée fin 66 ils ont fini le stock il a même fallu réapprovisionner

Je n'ai pas entendu parler d'un surnommé "gasoil": un peu trop en arrière dans le temps.
Cela me fait penser qu'au début de notre arrivée à In Amguel, il y avait un ancien qui n'avait pas d'égal pour amorcer un syphon avec un tuyau permettant le transfert d'essence ou de gasoil d'un fût vers un réservoir: il aspirait des quantités de liquides qu'il recrachait ensuite sans aucun dégout. Je ne sais plus s'il abusait ensuite de pinard en guise de rincelette.

Gasoil était un première classe de la colo célèbre pour ses beuveries et lorsqu'il était en forme et qu'il avait très soif, il était un spectacle à lui tout seul.
Je l'ai vu à l'oeuvre un seule fois et je m'en souviens encore. Le clou de son show était son pari.
Contre une bière, il pariait qu'il boirait un demi verre de gasoil. Il va sans dire que c'était une bière par parieur et qu'il trouvait toujours une dizaine de couillons pour relever le défi.
Il faut reconnaître qu'il était homme de parole car sitôt après avoir récupéré ses cannettes il s'envoyait sans sourciller son demi verre de fuel. Triste spectacle me direz-vous. Ce n'était que la première partie.

Il opérait au foyer de préférence à l'arrivée de nouveaux car ils étaient souvent timides et paumés. Il faut dire qu'il avait de l'allure : képi avec la visière légèrement cassée vers le haut (façon légion) tenue jaspée (façon para) pantalon de treillis ajusté (façon caleçons longs) et démarche chaloupée (façon baroudeur)
Il engageait de suite la conversations avec les jeunes en les mettant à l'aise "alors les bleubites, on paye sa mousse?" puis il engageait son pari.
Après une demi douzaine de bières nous avions droit au récit de ses campagnes militaires.
Nous, ce soir là, avons eu droit à Dien Bien Phu.
Volontaire pour être paruchuté sur cette base il s'est embarqué dans un Dakota dont un des moteurs n'a pas démarré.
Déçu qu'il était notre gasoil car il comptait bien en découdre. A lui tout seul (et peut-être avec quelques autres) il se faisait fort d'occire Giap et son armée et faire subir les derniers outrage à tout ce qui avait survécu (animaux compris)
C'est ainsi que nous avons perdu l'Indochine. A cause de la négligence d'un mécano.
D'autres soirs, il expliquait comment à cause d'un ongle incarné mal soigné, on avait perdu l'Algérie. En effet, il n'avait pas pu aller "nettoyer" les gorges de Palestro.
Il semblait aussi bien connaître les bordels indochinois ainsi que leurs tenancières, le filles qui y travaillaient et leurs spécialités.
Son répertoire de chansons paillardes était vaste et aurait pu faire rougir des étudiant en dernière année de médecine.
Un homme cultivé, comme hélas il n'en existe plus...
Et si j'ajoute qu'il était capable de boire une vingtaine de bières le temps que duraient ses élucubrations et cela sans jamais aller pisser...

Ca c'était du marsouin!

Bonne nuit à tous,

Edouard.

Belle entrée en matière, Edouard, ça, c'était un homme, un vrai !!!
Etait-il tatoué, au moins ?

Puisque nous sommes dans le sujet du vin, voici un mystère non élucidé . J'étais à la 1O éme C S P de Beni Abbés, lorsque nous avons reçu l'ordre de nous rendre à Igli (entre Béchar et Beni Abbés) ou une banane de l'ALAT s'était abattue dans les dunes. Notre mission était de garder l'hélicoptére jusqu'au démontage total de l'engin. Nous partions aussitôt aprés avoir fait le plein de bouffe et de pinard . Les 3 premiers jours nous avons pu jouir de ces nourritures et boissons terrestres. Bernard, la meilleure éponge de la section,avait été chargé de la distribution du divin nectar mais il ne se souvenait plus où il avait enterré le vin. Tout portait à croire qu'il nous disait des conneries puisqu'il était bourré du matin au soir ( la nuit aussi sans doute) . Tous les interrogatoires, les planques de nuit pour le suivre ne sont pas parvenu à vaincre sa détermination. Nous avons été à jeun durant 3 jours tandis que lui louvoyait entre l'hélico et les équipes de l'ALAT. Nous n'avons jamais su où le vin était enterré . Par contre , lors de notre départ les bidons vides sont miraculeusement réapparus . A la fin de son temps d'armée Bernard avait vraiment le coup de sud car il pouvait passer à moins d'un métre d'un copain sans le reconnaître, le regard totalement absent. JP R

En voilà de belles histoires, on se sent tout petits face à ces géants !

Nous avons été 150.000 à passer par là...
Si j'en crois vos expériences (et les miennes), il devait y avoir environ 25% d'alcooliques...
Ça nous laisse de belles histoires en perspective à raconter...
Bon, il y avait aussi le sable, les montagnes, les Touaregs, même la bombe, bref...

jp Voici l'hélico dans le désert . Que des blessés si mes souvenirs sont exacts . JP R

Jean-Pierre, j'espère que la moelle était bonne.
Je viens de dénicher un récit fait par un saharien qui a connu parmi ses hommes un poivrot semblable au gasoil de Edouard. Lisez le c'est vraiment pittoresque.
http://www.3emegroupedetransport.com/Popaul.htm

Croustillant, en effet !

En ce qui concerne la carcasse de la banane, nous n'avons pas vu comment elle a été emportée car notre mission consistait à protéger tous les éléments moteurs et autres. L'hélicoptére "déssossé" , il ne restait plus que la" peau de la banane" , donc nous pouvions partir.Nez en moins!!! des camions costauds ont pu se charger de l'enlèvement. Hélas plus de moelle dans ces vieux os blanchis

Sacré Popaul! un personnage .

En février 1966 dans les gorges d' Arak pendant une mission avec le 3 éme GT In Amguel Colomb- Béchar un gradé nous avait obligé a mangé des oignons crus, une vrai obsession, peut être ce fameux Popaul nous étions les chauffeurs avec Christian L d' un GBO. Dèja avant le départ d'In Amguel avec un langage qui devait être le sien nous avions été accueillis avec tendresse!!!!!!!!! presque du Audiard
Quand même de très bons souvenirs, même les oignons.

Bonne journée a vous tous

SLC salut les copains

Bonne journée a vous tous

Plus nous sommes nombreux, plus les souvenirs se croissent.

Surprenant !!! ça sent le sable chaud

SlC salut les copains

Le 4 Septembre 1962, je prenais mes fonctions de grenadier voltigeur au 2 RIMA , quartier Mellinet à Nantes. Nous ignorions à ce moment là les spécialités servies au réfectoire . En fait, c'était choux, choux, choux sous toutes ces formes . Il fallait savoir que des gros fûts métalliques étaient destinés à la récupération des aliments et soupes non consommés et que cette nourriture était vendue au paysans du coin. Ces exédents faisaient les "choux gras" de l'ordinaire. Au bout de 10 jours de ce régime nous décidions d'agir (la grande majorité de la compagnie), en balançant les cendres des poëles dans les tonneaux récupérateurs. Action - réaction. Nous sommes désignés pour monter la garde avec le flingue. Le nom du garde est noté avec à la clé 8 jours de tôle en cas de cendres.Nous décidons de faire la grève de la faim en mangeant dans les chambres (paté . etc ...) . Vers le 10 éme jour, notre "grève du choux" arrive aux oreilles de notre colon . Le lendemain au rassemblement aprés un garde à vous repos de 10 minutes environ) notre Ajudant Chef, ancien d'indo , aimait que ça claque - nous aussi - comme ça , on avait fini. Nous emméne au pas cadensé jusqu'au réfectoire ou nous entrons en bon ordre. Le Colonel arrive , goûte la soupe et il la trouve bonne . Ce n'était certainement pas la même, ce jour là. Résutat , 1 mois de consigne pour les rebelles au choux. Une vingtaine de fervents de ce légume ont été récompensés de leur opinitreté en n'étant pas consignés. Je me dois , en mémoire, d'un copain qui si un jour , il me lit se reconnaitra . Un jour qu'un gas des cuisines nous emméne une marmite ou plutôt balance celle-ci sur notre table.Ce que nous n'avons pas apprécié vu les éclaboussures. Le copain plonge la louche dans la marmite et en ressort un os avec du gras autour et des filaments de viandes. Il montre sa prise au cuistot qui lui dit- : si tu n' es pas content - tu n'as qu'a manger de la merde . Il aurait pas du . Le Grenadier Voltigeur monte sur la table , prend la marmite et la verse sur la tête du cuisinier qui voulait changer le menu. Bagarre entre les cuistots et nous. Réglement à l'amiable - excuses de part et d'autre. A Beni Abbés cuisine faite par des non pro , avec des produits pas toujours frais . Alors pour nous, anciens de Nantes et Beni Abbés le réfectoire d'im Amguel avec ses frites, ses beefs d'origine non michelin et d'autres plats ...... Tout est relatif.... Amitiés JR R

Quand nous passions aux alentours des cuisines les odeurs dégagées par les ventilos des frigos nous renvoyaient
des odeurs pas très ragoutantes et ne nous encourageais pas à faire un bon repas, et cerises sur le gateau les cafards qui
organisaient leurs rallyes sur les tables des réfectoires heureusement suite à mon affectation à oasis2 les choses ont changés.

J ' avais gardé en mémoire , un dessin qui illustrait les murs du réfectoire .
Il s ' agissait du " Vago " qui arrivait avec le courrier .



C ' est grâce à notre forum , que j ' ai complété ma collection de dessins du CEMO .
Le dessinateur étant Claude LAPOINTE :

je l'ai bien connu , nous étions ensemble en 61-62